samedi 25 janvier 2020

Tarot de Mme Indira

Le Tarot Persan de Madame Indira

Pour quiconque tire autant les cartes qu'il les collectionne, il y a des jeux qui nous marque particulièrement. Celui-ci en fait parti ! C'est le premier tarot non-marseille que j'ai tiré de ma vie et, même si je ne le tire que très peu aujourd'hui, il reste un de mes préférés. D'une certaine manière, il est plus sobre au niveau de la quantité de symboles. Cependant, je trouve les couleurs, très vives, bien plus évocatrices.


Origine

Ce tarot fût créé par Mme Indira, une célèbre voyante, à l'âge de 11 ans. Plutôt précoce, la demoiselle ! En effet, cela faisait un an que son don de voyance s'était éveillé. Même si, je le suppose en tout cas, elle a retouché les dessins au fil du temps, ils gardent tous un côté épuré et coloré digne d'un dessin enfantin. Cette voyante étant née en Inde avant de rejoindre le Maroc, on voit parfaitement bien les deux influences culturelle dans les symboles peignant ce jeu.


Composition

Ce tarot est composé de 55 cartes se divisant en 4 groupe. Les arcanes majeures (19 cartes), les personnages (12 cartes), et les arcanes mineures (24 cartes). Les 4 « couleurs », bien que changeant de nom (en dehors des Cœurs), sont simplement les Piques (Cimeterres), les Trèfles (Écus) et les Carreaux (Faucilles)

Arcanes majeures



Le Tigre
La Panthère
Le Paon
Les Hirondelles
La Roue des Poissons
Les Flambeaux
L’Île
Le Bateau
La Sorcière
La Maladie
La Mort
La Maison/Le Palais
La Rencontre/La Fidélité
Le Mariage
La Fécondité
La Rupture
La Main de Fatma
Le Coffre
Le Soleil







Personnages




Roi de Cimeterre
Roi de Faucille
Roi d’Écu
Roi de Cœur
Reine de Cimeterre
Cavalier de Cimeterre
Reine d’Écu
Cavalier d’Écu
Reine de Faucille
Cavalier de Faucille
Reine de Cœur
Cavalier de Cœur

Arcanes mineures




As de Cimeterre
3 de Faucille
As d’Écu
5 de Faucille
As de Faucille
6 de Faucille
As de Cœur
10 de Faucille
3 de Cimeterre
3 de Cœur
5 de Cimeterre
5 de Cœur
6 de Cimeterre
6 de Cœur
10 de Cimeterre
10 de Cœur
3 d’Écu
La Chouette
5 d’Écu
Trois chouettes
6 d’Écu
Sept chouettes
10 d’Écu
Neuf chouettes


Utilisation

Son utilisation est classique, il faut l’avouer. Cependant, Mme Indira nous fournit ses propres méthodes de tirage dans le livret inclus dans la boite du jeu ; des méthodes qui sont approfondis dans son livre. Voici mes deux préférés :

Le tirage des messages : Il s’agit ici de tirer 5 cartes différentes et de les disposer de la manière ci-dessus. 1. L’état d’esprit du consultant face à sa question. 2. La vibration du moment présent. 3. Le comportement à adopter. 4. Le comportement à éviter. 5. La réponse.  Pour moi, c’est le tirage le plus simple et le plus touche-à-tout qui existe ! Il répond précisément à n’importe quelle question.

Le tirage « Indira » : Cette fois-ci, il faudra tirer 7 cartes après avoir retiré du paquet les cartes du 3, 5, 6, 10 de chaque couleur ainsi que les 3, 7 et 9 de chouettes. En tout, il vous reste donc 36 cartes. Ci-dessus, la disposition des 7 cartes. 1. Les sentiments, la vie sentimentale/familiale/amicale. 2. Les affaires, les activités en général et le domaine matériel. 3. Les potentialités de l’avenir du consultant. 4. Les préoccupations affectives. 5. Information sur la vie professionnelle. 6. Confirmation des potentialités. 7. La carte de la chance. Ce tirage permet de faire un bilan de notre situation actuelle tout en éclairant quelques zones de notre future. Je le trouve efficace pour avoir une idée précise d’une personne ou en tout cas pour éclairer une situation qui paraît confuse. A noter que si une carte semble obscure, on peut la préciser avec les 19 arcanes misent de côté au départ.


Affinités

Comme tous les jeux que je possède, il y a des cartes que j’apprécie particulièrement et d’autre qui, au contraire, ont le don de me mettre les nerfs en pelote. Voici une petite liste de mes affinités avec ce tarot !

La Main de Fatma est, pour moi, une des plus belle carte du jeu. Le rose de la main contraste avec le bleu nuit du fond et je trouve qu’il s’en dégage une sorte d’aura de confiance, de protection, qui me plait beaucoup.

La carte de la Rupture n’est pas joyeuse, mais je la trouve très évocatrice. Pas besoin de larmes ou d’épée plantée dans un cœur pour comprendre ce qu’elle représente. Je trouve les deux personnages sobres dans leur souffrance, c’est pour ça que j’aime cette carte.

J’adore la Dame de Cimeterre. Le regard du personnage est perçant et malicieux, elle semble danser mais le poignard qu’elle tient dans sa main suppose que c’est une danse meurtrière. Tout le symbolisme de l’Air, lié aux Piques (et ici aux Cimeterres.), rassemblé en une carte.

La Panthère est une carte qui me laisse perplexe. Je ne la déteste pas particulièrement, elle m’est plutôt indifférente. Je trouve le contraste entre le personnage et le fond trop marqué, et ce jaune ! Ce jaune m’arrache les yeux.

Les 3, 7 et 9 de Chouettes. Autant j’aime la carte de la Chouette, ou l’As de Chouette devrais-je dire, autant cet espèce de tas de pauvres volatiles empilés me rend dingue. Non seulement le visuel me déplait, mais en plus, leurs significations me donne envie de me taper la tête dans les murs. En effet, ces cartes servent à mesurer une durée en mois (3, 7 et 9 mois, donc.). Or, pour moi, pouvoir donner des durées ou des dates précises en voyance relève presque du miracle. Le temps est relatif et il est difficile d’obtenir quelque chose de précis dans ce domaine. Laissez donc ces pauvres rapaces en paix !

Comme souvent dans les tarots, je n’aime pas les arcanes mineures en général. Hélas, le tarot de Madame Indira ne fait pas exception à cette règle. Pour être honnête, je ne les utilise jamais et elles sont rangées à part dans leur boite !


Autours du jeu

Pour créer ce jeu, Madame Indira s’est inspirée, entre autre, des contes des Mille et une nuits. Colette Sylvestre, celle qui a écrit le livre sur ce tarot en collaboration avec Mme Indira en personne, a composé une sorte de conte mettant en scène les cartes. Voici donc une retranscription de celui-ci !

«Les quatre portes

De nombreux prétendants s’empressaient auprès du Sultan Muzaffar afin d’obtenir la main de sa fille Zahra. La jeune fille aux yeux noirs et à la chevelure sombre et ondulée était d’une beauté qui séduisait toutes les personnes qui l’approchaient. Le sultan adorait Zahra et il souhaitait son bonheur en choisissant un mari sincère, honnête, bon et généreux.
Mais comment faire son choix parmi tous ces prétendants ?
Perplexe, il fit appel à la chouette aux yeux d’or, bonne conseillère et amie de toujours.
Celle-ci lui conseilla de faire passer l’épreuve des portes aux jeunes gens.
Quatre portes à ouvrir avec pour chacun des pièges ou des dangers qui permettraient de mieux percevoir la véritable nature de chacun.
L’une de ces portes devait conduire au Palais et à la belle Zahra.
Le Sultan chargea le paon de porter les lettres à trois prétendants. Il promit que celui qui ouvrirait la porte conduisant au Palais en dépassant les épreuves qu’il rencontrerait sur le chemin obtiendrait la main de Zahra.

Le Prince Amir ayant fière allure et toujours vêtu de riches vêtements, fut le premier conduit par le paon devant les quatre portes. Amir fut immédiatement attiré par la porte incrustée d’une multitude de pierres précieuses et sans attendre, il poussa cette porte. Elle donnait sur une pièce au milieu de laquelle se trouvait un immense coffre débordant de pièces d’or, de bijoux, d’objets divers, de trésors qui flattaient le regard.
Émerveillé et sans perdre un instant, le jeune homme mit des bagues à chacun de ses doigts, des colliers autour du cou et il entreprit de remplir ses poches des pièces d’or.
Il regretta de ne pouvoir tout prendre mais se dit qu’il reviendrait avec une besace suffisamment grande pour récupérer ce magnifique trésor. Il décida enfin de poursuivre son chemin. Une seconde porte s’ouvrit devant lui pour lui faire découvrir un espace sombre et marécageux.
‘Voilà l’épreuve annoncée par le sultan’ se dit-il. Il avançait avec hésitation craignant de salir ses belles chaussures mais finit par accélérer sa marche dans l’eau trouble qui montait peu à peu. Brusquement Amir perdit pied. Il était dans un trou qui l’entraînait vers le fond. Alourdi par les pièces d’or et les bijoux il ne put rester en surface et s’engloutit peu à peu dans cette eau froide et boueuse.
Le Prince Amir avait été victime de son orgueil et de sa cupidité.
Pendant ce temps, la chouette aux yeux d’or veillait sur sa branche. Elle observait le jeune serviteur aux cheveux noirs bouclés qui, chaque soir, à la lueur de sa chandelle écrivait des lettres d’amour à sa bien-aimée.
Le prince Khasib, jeune homme insouciant, toujours en quête d’aventures amoureuses fut le second à choisir une porte. Après un très court temps de réflexion il décida que la porte d’or était la plus appropriée pour aller retrouver la belle princesse.
La porte donnait sur une plage au sable fin et une eau transparente aux reflets bleu turquoise.
Non loin de là, près d’un bateau à voile, se tenait une jeune fille. Ses cheveux d’or encadraient un teint de porcelaine et des yeux d’un bleu profond. Ses vêtements aux couleurs chatoyantes laissaient entrevoir un corps de rêve.
Elle tendit ses mains fines et blanches vers le Prince qui, sans hésiter, s’approcha d’elle. Hypnotisé par la beauté de cette jeune personne, il la suivit dans la petite embarcation qui immédiatement s’éloigna du bord de la plage. Durant le voyage elle se mit à chanter d’une voix mélodieuse et ensorcelante. Le Prince était sous le charme. Il avait oublié la Princesse.
Le bateau s’arrêta près d’une petite île de sable blanc. La jeune fille lui fit signe de descendre. Khasib était le plus heureux des hommes. Sur cette île paradisiaque il allait vivre un grand amour avec cette jeune beauté.
Le Prince se retourna pour la prendre dans ses bras et resta pétrifié. La jeune fille s’était transformée en une horrible vieille femme laide et ridée, aux yeux méchants, aux ongles longs et crochus. Enveloppée dans une robe grossière, la sorcière riait d’un rire caverneux. Très vite, elle s’éloigna du rivage laissant Khasib seul sur son île déserte.
Victime de sa légèreté et de son infidélité, Khasib fut condamné à mourir de faim et de soif.

Toujours présente sur sa branche, la chouette avait les yeux fixés sur le jeune serviteur. Elle attendait que la chandelle s’éteigne et que le jeune garçon s’endorme pour lire les poèmes et les lettres d’amour.
Arrogant, dominateur et sûr de lui, le prince Raman fut le troisième face aux portes. Il se dit que les portes trop riches étaient probablement un piège tendu par le sultan. Il choisit donc la porte d’argent qui ouvrait sur une forêt. Sous un arbre, une panthère sommeillait. En avançant, il fit craquer une brindille. La panthère ouvrit les yeux, s’étira longuement en l’observant.  
Raman éprouva immédiatement le désir de monter sur la bête en la talonnant pour qu’elle avance. Celle-ci ne bougea pas. Furieux, le prince utilisa avec brutalité sa cravache pour la faire avancer convaincu qu’elle le conduirait au palais. .a panthère s’élança parcourant durant plusieurs heures les allées de la forêt. Brusquement, elle s’arrêta et d’une ruade projeta violemment son cavalier à terre. Celui-ci,  hors de lui, brandit à nouveau sa cravache mais les yeux vert émeraude de l’animal lançaient de tels éclairs qu’il fut épouvanté. Il voulut prendre un peu de recul mais il fut effrayé en s’apercevant que les arbres l’avaient encerclé. Il était prisonnier face au félin.
Orgueilleux, il décida de se battre avec énergie. La lutte fut cruelle et la panthère terrassa très rapidement le jeune homme. Elle le laissa ensanglanté aux griffes et crocs du tigre qui attendait son repas.
Victime de son arrogance et de sa suffisance, Raman fut condamné à être dévoré par une bête féroce.

Encore et toujours, la chouette sur la branche observait le jeune serviteur Abou. Elle se dit que le moment était venu de provoquer la rencontre avec la princesse et fit appel au paon. Celui-ci fut chargé de dérober les lettres d’amour et d’entraîner ainsi Abou devant les quatre portes.
Avec une extrême rapidité, le paon vola les lettres que le jeune homme venait d’écrire. Effrayé, Abou se dit que si le sultan découvrait ses messages, il serait emprisonné, on lui trancherait la tête. Il s’élança alors à la poursuite de l’animal pour récupérer ses lettres et c’est ainsi qu’il fut conduit devant les quatre portes.
Abou ne remarqua pas les portes d’or ou d’argent. Il ne vit que la petite porte bien discrète en bois qu’il ouvrait sans hésiter.
Le paon n’était pas loin et Abou remarqua que celui-ci gardait une petite avance en s’adaptant à son rythme. Dès qu’il s’arrêtait, le paon s’arrêtait et s’il courait, le paon courait… Il décida d’avancer lentement en regardant autour de lui. Dans un léger renfoncement, il aperçut sur sa droite un immense coffre débordant de bijoux, de pièces d’or, de trésors étincelants. Abou sourit devant ces merveilles mais continua tranquillement sa route.
Il était maintenant près d’une plage au sable blanc. Une jeune fille aux cheveux d’or et au teint de porcelaine lui tendit les bras en lui offrant de monter sur la petite embarcation qui devait le conduire sur une île paradisiaque. Très poliment, Abou refusa. La jeune femme insista mais il resta tout à la fois ferme et respectueux, l’informant qu’il avait une mission à accomplir. Furieuse, la jeune fille redevint sorcière et battit en retraite.
Bientôt, Abou se trouva dans une forêt. Sous un arbre, une panthère noire dormait. Le jeune homme s’approcha doucement et la caressa avec douceur. L’animal ouvrit les yeux en ronronnant tels un chat. Abou s’excusa de l’avoir réveillée, déposa un léger baiser sur la tête du félin et reprit sa route.
Un long couloir très sombre se présenta devant lui. Le paon avait disparu. Que faire ? Abou saisit un des trois flambeaux qui étaient accrochés au mur et avança toujours très prudemment. Il se trouva à nouveau devant une porte dont la poignée était une main de fatma d’or avec une pierre de couleur verte au centre. Il décida de poser sa main sur la pierre et ce fut un instant magique avec l’ouverture de cette porte. Devant lui se trouvait aux tons pastel embaumaient, dans un bassin des poissons semblaient faire une ronde.
Sous le charme de tant de beauté, Abou ne bougeait plus mains son cœur s’emballa lorsqu’il aperçut, sous une tonnelle chargée de glycines, la belle Zahra assise sur un banc lisant ses lettres… Qu’allait-il se passer ? Comment le sultan allait réagir face à une telle incorrection : lui le serviteur osant écrire des lettres d’amour à une princesse !
Un bruit se fit entendre. Abou se retourna et vit les grandes portes merveilleusement sculptées du palais s’ouvrir. La chouette et le paon se présentèrent suivis du sultan qui avait pris le temps d’écouter les mérites du jeune homme. Muzaffar avait fait une promesse. Celui qui trouverait la porte du palais et qui dépasserait chaque épreuve aurait droit à la main de Zahra. Cet homme de cœur ne pouvait revenir sur cette promesse.
C’est ainsi que le serviteur Abou, devenir prince, épousa sa bien-aimée.
Que dire de plus sinon qu’ils furent très heureux… et qu’ils le sont encore et pour toujours. »

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